Visite de la délégation de l’ONU en Algérie La Laddh décline l’invitation et les familles des disparus manifestent

La Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (Laddh) a décliné, mercredi 14 septembre, une invitation pour rencontrer les représentants du Comité international de coordination des institutions nationales des droits de l’homme (CIC/INDH) du Haut‑Commissariat des droits de l’homme de l’ONU. L’invitation a été adressée à la Laddh par la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’homme (Cncppdh) qui accueille la délégation onusienne du 13 au 16 septembre.

« La LADDH décline cette invitation. Elle considère que la Cncppd, et avant elle l’Observatoire National des Droits de l’Homme, a de tout temps et en toute circonstance défendu le pouvoir politique. Un pouvoir qui perdure en violant les droits de l’Homme des citoyens algériens », indique le communiqué de la Laddh. Cette dernière regrette le fait que la commission onusienne n’ait pas pris langue directement avec elle « afin d’organiser une rencontre bilatérale durant laquelle toutes les questions des droits de l’Homme (...) notamment le rôle de la Cnppdh ».

Rassemblement des familles des disparus devant la commission de Ksentini

Pour leur part, les membres du Collectif des familles des disparus ainsi que de Sos Disparus ont observé dans la matinée de ce mercredi un rassemblement devant la Cncppdh. Outre leur revendication de vérité sur le sort de leurs proches, les mères, femmes, pères, frères et enfants de disparus se sont déplacés pour interpeller la délégation onusienne. « La CIC/INDH est chargée de veiller à ce que les commissions nationales pour la défense des droits de l’homme répondent bien aux règles. La Cncppdh avait le statut d’observateur à l’ONU. Elle a été déclassée cela fait plus d’une année. Elle cherche aujourd’hui à être reclassée », explique Nassera Dutour, porte‑parole du Collectif des familles des disparus.

Contrairement à la Laddh, son organisation n’a pas été invitée à participer à la rencontre entre la société civile et la commission onusienne jeudi. « Lors de la manifestation, les représentants de la commission onusienne sont sortis pour voir. Ils étaient surpris et même stupéfaits. Ils ont parlé avec nous à travers les grilles », a ajouté notre interlocutrice. Selon elle, ils ont discuté longtemps avec les membres des familles de disparus. Une rencontre aura peut‑être lieu entre les deux organisations.

TSA le 15-09-2011