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27 mars 2013
Alger-Paris, 26 mars 2013 - Les organisations signataires* condamnent l’interdiction arbitraire de quitter le territoire algérien pour une délégation de militants de droits de l’Homme et syndicalistes autonomes, bloquée au poste frontalier de Layoun (wilaya de Tébessa) depuis le matin de dimanche 24 mars alors qu’ils devaient se rendre à Tunis pour participer au 13ème Forum social mondial qui se déroulera du 26 au 30 mars. Cette interdiction est une violation manifeste de la liberté de circulation aussi bien que des libertés de réunion et d’association garanties par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques ratifié par l’Algérie (articles 12, 21 et 22).
Le 24 mars, la délégation composée de militants des droits de l’Homme, membres de SOS Disparus, de la Ligue Algérienne de Défense des Droits de l’Homme (LADDH) et de syndicalistes autonomes du Syndicat National Autonome du Personnel de l’Administration Publique (SNAPAP), est arrivée aux contrôles de frontières au niveau de Tébessa vers 3 heures du matin. Après presque six heures d’attente au froid, sans accès aux sanitaires, sans pouvoir se restaurer, la police des frontières leur a finalement notifié l’interdiction de quitter le territoire algérien alors que tous les membres des délégations étaient munis d’un passeport valide. Face à la contestation et à l’incompréhension des militants, la police des frontières n’a su motiver cette mesure autrement que prétextant ‘des ordres reçus’. La même interdiction a été réitérée à un petit groupe de la même délégation qui avait ensuite essayé de passer les contrôles au niveau de Souk-Ahras.
A l’heure actuelle, la délégation est toujours en attente d’obtenir l’autorisation de passer la frontière pour enfin pouvoir regagner Tunis et participer au Forum social mondial.
Nos organisations rappellent que ce n’est pas la première fois que les autorités algériennes entravent le déroulement d’un forum social. En 2010 déjà, le Forum social syndical maghrébin qui devait se tenir à Alger, a été interdit. Plus récemment en février 2013, l’organisation du Forum social syndical maghrébin a de nouveau a été marquée par la répression des autorités policières à l’encontre des chômeurs algériens et étrangers, empêchant ainsi la tenue du forum1.
Nos organisations déplorent cette violation de la liberté de circulation de syndicalistes autonomes et défenseurs de droits de l’Homme algériens qui a pour but d’isoler et d’affaiblir la société civile algérienne. Nos organisations appellent donc les autorités algériennes à :
Lever immédiatement l’interdiction de quitter le territoire et ainsi permettre à la délégation algérienne de se rendre en Tunisie pour participer au Forum Social Mondial ;
Garantir les libertés de circulation, de réunion et d’association en conformité avec les dispositions de la constitution algérienne et du Pacte international pour les Droits civils et politiques (PIDCP), ratifié par l’Algérie.
Le Collectif des familles des disparu(e)s en Algérie (CFDA), SOS Disparu(e)s, le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’homme (REMDH), l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, programme conjoint de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), la Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l’Homme (LADDH), le Syndicat National Autonome du Personnel de l’Administration Publique (SNAPAP), le Réseau d’Avocats pour la Défense des Droits de l’Homme (RADDH) et l’association Agir pour le Changement Démocratique en Algérie (ACDA).