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Séquestration de Belmouhoub : Une pratique révoltante

Noureddine Belmouhoub, enlevé le dimanche 23 octobre 2011 à 11heure du matin près de la maison de la presse à Alger, vient d’être relâché par ses ravisseurs, le mercredi 26 octobre 2011 vers 03 heures du matin. Mr Belmouhoub a été abandonné en pleine rue près du cimetière d’El-Alia (Banlieue est d’Alger).

D’après son premier témoignage, Belmouhoub a été détenu dans un lieu secret par ceux qu’il qualifie « d’éléments de la police politique ». Au cours du trajet vers ce lieu, on lui fait changer de véhicule en le déplaçant de la voiture du type Caddy Volkswagen blanche vers un fourgon de marque Peugeot.

Durant son interrogatoire, Mr Belmouhoub aurait subi les insultes et la pression de ces « geôliers ». Ces derniers lui reprochaient d’avoir déposé une plainte contre le général Khaled Nezzar en 2001, et voulaient avoir la renonciation de la victime à cette plainte en tentant de lui faire signer par la contrainte une déclaration sur l’honneur.

Pour rappel, le 20 et 21 octobre 201l, le Général Nezzar, Ministre de la défense nationale entre 1991 et 1993, est auditionné par la procureure fédérale suisse, Laurence Boillat, suite à une plainte déposée contre lui par deux citoyens algérien en exil pour « suspicion de crimes de guerre ». La procédure est toujours en cours. Concernant la plainte pour torture déposée en 2001 auprès du tribunal Abane Ramdane à Alger, aucune suite n’aurait été donnée par la justice algérienne.

LADDH dénonce avec la plus grande énergie l’arrestation et la séquestration de plus de trois jours de Mr Belmouhoub par des éléments qui ne peuvent dépendre que des services de la République Algérienne. Nous sommes face à une dérive grave qui nous rappelle les pires moments des années 90, en Algérie.

La LADDH demande au Procureur général de la République territorialement compétent, l’ouverture d’une enquête judiciaire sur cette affaire et de recueillir dans les plus brefs délais le témoignage de la victime. Par ailleurs, la LADDH demande à la justice de se prononcer sur la plainte de Mr Belmouhoub déposée en 2001.

La LADDH considère que de telles pratiques, qui sont la négation de l’Etat de droit, ne peuvent que renforcer les victimes algériennes dans leur conviction que seule la justice universelle peut leur rendre justice.

Alger le 26 octobre 2011

Le Président, Bouchachi Mostefa