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Restriction aux activités des associations en conflit interne : La LADDH crie à l’« abus de pouvoir »

Dix-neuf associations nationales font depuis le 8 janvier l’objet d’une circulaire du ministère de l’Intérieur demandant aux collectivités locales, wilayas, daïras et APC de ne pas leur accorder d’autorisation de tenir des activités publiques sans l’avis du ministère. Le texte, dont notre rédaction détient une copie, oblige les administrations locales à passer d’abord par la tutelle avant de délivrer une quelconque autorisation d’activité à ces associations, parmi lesquelles figurent la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme, l’Association nationale des zaouïas, l’Association algérienne de bénévolat touiza, l’Association nationale des non-voyants, l’Union générale des étudiants algériens, l’UNJA, l’UNEA, la fondation El Mokrani, la fondation Emir Abdelkader et autres. L’explication contenue dans la circulaire est que ces associations connaissent des conflits internes et qu’elles sont soumises à l’obligation de mettre à jour leurs structures organiques avant de prétendre à nouveau à l’espace public.

Contacté par notre rédaction, Mahrez Bouiche, le vice-président de la LADDH, qui parle dans un communiqué publié hier d’« abus de pouvoir », a affirmé que « la conjoncture politique actuelle explique un peu l’absurdité de cette décision ». Faisant allusion à l’interdiction des actions de boycott du scrutin d’avril, il pense que ces décisions de restriction des réunions publiques obéissent à « une logique de calcul politique relatif à la prochaine échéance électorale ». « Le ministère de l’Intérieur n’a pas le droit de prendre ce genre de décision. Si un conflit interne existe c’est à la justice de se prononcer ce n’est pas à l’administration de le faire », a-t-il ajouté.

L’ONG des droits de l’Homme connait des déchirements internes depuis 2007, mais notre interlocuteur considère que c’est le ministère de l’Intérieur qui serait « derrière ces problèmes ». Par rapport à la réaction de M. Talbi à ce sujet, M. Bouiche va dans l’autre sens : « Cette décision s’inscrit dans la continuité de la loi scélérate sur les associations. »

Plusieurs associations, dont la LADDH, se sont coalisées début janvier pour demander l’abrogation de la loi 06/12, ce qui laisse comprendre à notre source que cette décision vise « l’étouffement et le détournement de ces associations de leur lutte contre cette loi ». « La LADDH répliquera sur cette décision et ne se laissera pas faire » a conclu M. Bouiche.

Reporters
Imad Boubekri

Samedi, 01 Février 2014