(Array|find{1004}|oui)
30 octobre 2011
Le président de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (Laddh), Mostefa Bouchachi, ne se fait plus d’illusion sur la nature du régime algérien. Selon lui, ce dernier veut maintenir le statu quo au détriment du peuple et en dépit des capacités de l’Algérie à éviter un changement par la violence. « Les libertés et les droits du citoyen ne peuvent être respectés que dans un État démocratique. Or, en Algérie nous sommes toujours dans un État de non‑droit, dans lequel les détenteurs des armes sont les détenteurs du pouvoir de décision », a‑t‑il déclaré ce samedi 29 octobre, à l’occasion d’un forum de discussion citoyenne organisé à Tizi Ouzou.
Le président de Laddh a ainsi affirmé que le pouvoir s’oppose à toute réappropriation de la liberté par le peuple, en opérant des réformes dignes des années 60. « La Tunisie, qui a enregistré 350 morts, vient de parvenir à une démocratie naissante pendant que le Maroc, qui a compris l’ampleur des révoltes arabes, a opéré des réformes en profondeur, alors que l’Algérie qui avait déjà enregistré 1,5 million de martyrs durant la révolution a continué à consentir de gros sacrifices durant ces deux dernières décennies mais malheureusement, elle vit toujours sous un régime dictatorial où ses gouvernants s’adonnent à une gestion au jour le jour », a déploré Me Bouchachi.
Pour preuve, Mostefa Bouchachi cite la loi sur l’information, qui ne fait, dit‑il, que substituer aux peines de prison de fortes amendes financières contre les journalistes, et la loi sur les associations qui est de nature à asphyxier la société civile en asséchant les aides étrangères. Il critique également la loi sur les partis politiques et leur imposant le chantage de la représentation féminine et ensuite la loi sur l’activité des avocats qui ne fait que les réduire au silence, malmenant ainsi le droit de la défense qui constitue le dernier rempart des libertés en Algérie.
Après avoir dressé un tableau des plus sombres de la situation politique en Algérie, le président de Laddh reconnaît toutefois que si le pouvoir algérien s’est permis d’agir de la sorte, c’est que le peuple est complice par son silence. « Nous n’avons pas besoin des pressions des pays occidentaux mais d’une constante pression intérieure pour réussir une vraie révolution pacifique, loin de celles des autres pays arabes, mais celle qui débouchera sur un véritable changement démocratique », a‑t‑il conclu.
tsa 30-10-2011