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9 janvier 2011
A force de mépriser le peuple, à force de fermeture des canaux d’expressions pacifiques, à force de politiques antisociales, le gouvernement récolte la tempête populaire. Nul d’entre nous ne peut être surpris de cette vague de protestation ni malheureusement des méthodes utilisées. A force de vouloir serrer la ceinture de la population jusqu’à l’étouffement, à force d’interdire toute action et modes d’organisations pacifiques de la société, le pouvoir en place a pris le risque de mener le pays au chaos.
Oui, nous avons constaté des violences dans ce mouvement naissant mené essentiellement par des jeunes. Oui, des saccages et autres pillages se sont produits dans différentes villes du pays. Non, nous ne pouvons consentir à ce genre de mode d’expression, mais cela n’est que la conséquence logique de la fermeture des voie d’expression et d’organisation pacifiques dans la société depuis tant d’années.
L’état d’urgence en place depuis 1992, les interdictions de toute manifestation dans la capitale depuis 2001, la répression qui s’abat sur tous mouvements citoyens et d’organisations politiques ou syndicales qui essayent depuis tant d’années d’exprimer pacifiquement et de manière organisée les doléances de la population, tout cela ne pouvait que mener à l’expression violente de ceux et celles qui veulent que stoppent le mépris et le déni de justice.
L’augmentation des prix de certains produits de première nécessité n’est que l’élément déclencheur de cette vague de protestation généralisée, elle n’en est pas la seule cause, loin de là. Baisser les prix de ces produits ne changera pas grand-chose à la rage exprimée par la population d’en finir avec ce régime qui méprise son peuple et qui le saigne depuis tant d’années.
Le Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ) condamne la violente répression avec laquelle le pouvoir répond aux manifestants.
Le RAJ s’incline devant la mémoire des personnes tuées ces dernières heures.
Le RAJ, conscient de sa mission de rassembler la jeunesse algérienne, de la sensibiliser et de l’organiser, continuera, plus que jamais son labeur malgré les restrictions que dressent le pouvoir en face de nous et de toutes les autres forces pacifiques et crédibles.
Nous en appelons aux jeunes, dans les lycées et universités du pays à s’organiser, à trouver et à utiliser les moyens d’expression pacifique pour que les revendications de Dignité se fassent entendre.
La rue algérienne appartient au peuple algérien. Il revient aux organisations politiques, syndicales et associatives, libres et réellement autonomes de toute tutelle, qu’elles soient du pouvoir ou autres, à trouver rapidement les voies et moyens pour que cette révolte légitime puisse s’organiser et exprimer ses revendications politiques et sociales, entre autre dans la rue.
Avec nos amis et voisins Tunisiens avec qui nous nous solidarisons pleinement, qui luttent courageusement pour leur Dignité et leur Liberté face à un pouvoir répressif que nous condamnons, nous devons mener et construire ensemble la seule alternative viable, celle de la voie Démocratique, seule voie de salut pour nos peuples qui aspirent légitiment à un avenir juste et stable.
Alger le 09-01-2011
L’Association RAJ