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2 novembre 2013
Trente-et-une organisations de la société civile ont dévoilé, ce vendredi 1er novembre, un projet de pétition destiné à obtenir l’abrogation de la loi sur les associations.
« 25 ans après les événements d’octobre 1988, les acquis démocratiques disparaissent un par un, soit à travers la répression, soit avec ces lois liberticides », regrette Abdelwahab Fersaoui, président de l’association RAJ, qui a animé une conférence de presse à Alger.
Avec d’autres organisations de la société civile, RAJ a constitué un collectif pour obtenir l’abrogation de la loi sur les associations. « Nous allons renforcer notre travail d’information sur les réseaux sociaux, rencontrer des citoyens, les partis politiques et les élus », explique M. Fersaoui. « Nous ferons aussi un travail de lobbying sur le plan international, car le gouvernement écoute beaucoup plus ce qui vient de l’extérieur au détriment des attentes et des souhaits du peuple algérien », ajoute-t-il.
Cette mobilisation intervient près de deux ans après l’adoption de la loi sur les associations et deux mois avant la fin du délai accordé aux différentes organisations pour se conformer au nouveau texte. « On observe que toutes les associations qui veulent se conformer à la loi sont empêchées, non autorisées ou dissoutes. Il y a une menace réelle sur le milieu associatif en Algérie », assure Aïssa Rahmoune de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), également membre du collectif.
Les exemples sont nombreux. En juin dernier, RAJ avait tenté de tenir son assemblée générale de conformité. L’association a déposé une demande auprès de la wilaya d’Alger, sans jamais obtenir de réponse. Elle fait une deuxième tentative pour tenir son AG le 5 juillet dernier. Elle reçoit un avis défavorable. En septembre, RAJ dépose une demande d’audience auprès du service des associations au ministère de l’Intérieur mais ne reçoit aucune réponse.
À Oran, les activités de deux associations travaillant dans le domaine de l’environnement ont été gelées par le wali. Leur tort : s’être opposées à un projet de construction dans une forêt, rappelle Abdelwahab Fersaoui. Elles ont fini par gagner le procès.
La Fondation Friedrich-Ebert quittera l’Algérie à la fin de l’année en cours, selon Abdelwahab Fersaoui. « Elle a déposé sa demande d’autorisation mais n’a pas eu d’avis favorable. Son siège est actuellement fermé. Ils peuvent rester et être tolérés mais c’est une chose qu’ils refusent », précise-t-il. Si ces associations n’obtiennent pas les autorisations nécessaires pour tenir leur AG de conformité afin de déposer le dossier exigé par la loi, elles seront dissoutes ou devront travailler dans la clandestinité.
tsa le 02 11 2013