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Interdiction de financements étrangers directs : Le fonctionnement des associations en péril

La nouvelle loi sur les associations inquiète plusieurs pays occidentaux. Ces craintes ne portent pas seulement sur l’aspect restrictif des libertés que comporte le texte. Elles concernent aussi des aspects plus techniques. À Alger, des diplomates l’ont fait savoir au gouvernement : la loi sur les associations va porter un coup dur à la coopération dans plusieurs domaines et priver des associations algériennes de soutiens divers.

« Sincèrement, nous sommes très inquiets sur cette loi », confie une source diplomatique européenne à Alger. Et c’est notamment l’article 28 bis de la loi qui pose problème. « Cet article interdit le financement des associations par les organismes étrangers, entre autres les ONG », précise cette source. Autrement dit, toute aide fournie sera conditionnée par un accord‑cadre avec le gouvernement algérien. Désormais, les associations ne seront plus autorisées à avoir des rapports directs avec les organismes étrangers pour bénéficier d’aides.

Or, « nous avons établi des relations étroites avec les associations et nous contribuons au développement des programmes lancés dans le volet social destinés aux personnes malades et aux handicapés », affirme une autre source diplomatique occidentale. « On aurait aimé que des associations ou la presse nous sollicitent pour réagir, mais nous ne pouvons pas exprimer notre position par communiqué », explique cette source qui redoute que le gouvernement algérien prenne mal une telle réaction. « C’est plus pratique de travailler directement avec les associations car on voit le résultat sur le terrain », ajoute‑t‑elle.

Dans le souci de lutter contre le financement occulte, le gouvernement algérien veut garder l’œil sur le financement des associations. Dans ce sens, les étrangers résidant en Algérie ne sont pas reconnus par la loi dans le milieu associatif. Ces dispositions ont été vivement contestées par les associations qui appellent carrément au retrait du projet de loi. Pour elles, la loi consacre le verrouillage complet de la vie associative. Alors que les aides accordées par l’État sont insignifiantes, les associations auront du mal à financer leurs activités.

La loi sur les associations sera votée ce mardi par l’APN. Le mouvement associatif multiplie les appels pour dénoncer le projet qu’il qualifie de dangereux et dont il réclame le retrait.

tsa 12-12-2011