(Array|find{86}|oui)
10 juin 2009
ALGERIE
Interpellation d’un journaliste à Tébessa
Reporters sans frontières exprime son inquiétude suite à l’interpellation, le 9 juin 2009, de Rabah Lamouchi, correspondant du quotidien national arabophone Ennahar à Tébessa (460 km à l’est d’Alger). Le procureur de Tébessa reproche au journaliste de ne pas être accrédité par le journal, contrairement aux déclarations du directeur à Reporters sans frontières, qui parle de « mascarade nuisant à la presse nationale ». Un autre correspondant d’Ennahar avait passé trois jours en garde à vue à la fin du mois de mai 2009.
« Cette affaire est préoccupante car un magistrat algérien s’attaque ici à un quotidien national, réputé proche des autorités. L’accusation portant sur l’absence d’accrédidation du correspondant n’est qu’un prétexte pour intimider la rédaction et faire taire les journalistes qui dénoncent les pratiques frauduleuses de notables locaux. Nous demandons sa libération », a déclaré l’organisation.
Le 9 juin au matin, la gendarmerie nationale s’est rendue au domicile de Rabah Lamouchi. Il a ensuite été interrogé par le chef de la Sûreté de Tébessa, avant d’être placé sous mandat de dépôt dans la soirée.
« Nous avons tous été surpris de cette procédure, a déclaré le directeur d’Ennahar, Anis Rahmani, à Reporters sans frontières. C’est une attitude dangereuse, qui nuit au climat sain qui règne parmi la presse nationale. Chaque fois que nos correspondants évoquent des affaires d’escroqueries et des pratiques mafieuses locales, la justice s’en mêle, tentant de faire taire les journalistes qui ne font que leur travail. Cette affaire est une manipulation, une mascarade. »
Le 26 mai 2009, le correspondant d’Ennahar à Skikda (300 km à l’est d’Alger), Jamel Bourdiz, avait lui aussi été la cible d’intimidations de la justice locale. Il avait passé trois jours en garde à vue pour « vérifications » à propos de malversations supposées.
Paris le 10/06/2009
source : www.rsf.org